
La lumière. Intense, aveuglante. Et ce malaise. Si présent et enserrant le corps et l'âme. Mais quel était ce lieu ? Tout semblait étincelant et une odeur entremêlant poussière et embruns s'engouffra dans les poumons de l'elfe de sang. Dolvengur, peu à peu, se réveillait d'un long someil, d'un exil forcé au pays des songes, encore troublé par les visions fantasmagoriques de sa libération des griffes de son état comateux. Quand ses yeux se furent réhabitués à la lumière, Dolvengur fit un appel musculaire à chacun de ses membres. Il sentait encore ses bras et ses jambes. Faisant pivoter sa tête, il la plaqua contre une couche spartiate composée de draps maculés de sueur et un matelas de paille. Il s'apperçut alors que la lumière venait de l'extérieur. Il faisait jour et l'éclat du soleil levant emplissait cette vaste salle où il était alité. Doucement, Dolvengur tenta de se relever mais ne put juste que placer sa main sur son front, tentant de calmer la douleur qui l'empêchait de reprendre ses esprits. Comment était il arrivé ici ? D'ailleurs où était ce cet "ici" ? Tentant de comprendre ce qui lui était arrivé, il observa la salle. Elle était composée d'un vaste dôme où étaient rangés de nombreuses étagères, des livres, quelques objets d'influence magique semblaient s'affairer au ménage et leur vision ne fit qu'agraver son mal : il était à Haut Soleil, dans sa patrie du Nord Azéroth, en plein territoire Elfe de Sang. Quelque chose le surprit alors ... il avait été traîné ici, dans ce lieu qu'il avait combattu, de toute son âme, parmi les Croisés des Embruns. Et il n'était pas dans une haute geôle, prisonnier des tours de la cité de Quel Thalas. Il sentait l'air frais sur son visage et l'iode de la côte proche le revigorer. C'est alors qu'il se souvint de tout ... . Dolvengur Pourpre-Soleil était un fier Haut Elfe. Né de l'union de Céléthar et d'Amanaëll, prêtresse de l'ordre des Cîmes Célestes, cet elfe qui allait sur ses 225 années était considéré comme un jeune fougueux. Ayant opté pour la voie sacrée contrairement aux souhaits de ses parents, le Paladin Dolvengur s'était engagé dans la lutte contre les Trolls des Monts du Nord en Altérac avant de ressentir une certaine ... divergeance vis à vis du pouvoir Haut Elfe. Devenu Capitaine dans les escadrons de lutte contre les Trolls, Dolvengur se retrouva en première ligne lors de la première attaque du Fléau. Cependant, alors qu'il tentait de rentrer à Quel Thalas pour avertir les siens du danger qui allait s'abattre sur les Royaumes de l'Est et du Nord, Dolvengur fut retenu par l'Amiral Jillguenir. Celui-ci ne prit pas en compte les inquiétudes du jeune elfe. Il était certain que le Fléau était un problème pour Lordaeron seulement et que Dalaran ainsi que Quel Thalas pourraient sans problème contenir cette armée de morts désorganisés. Mais il n'était pas le seul à être inquietté par le Fléau. Le Lieutenant Phéralion, Paladin également, s'opposa ouvertement à l'Amiral sur ce sujet et fut mis au arrêts pour mutinerie. Désireux d'agir pour prévenir son peuple, Dolvengur prit alors son épée et trancha la tête de l'Amiral, devant toute son escouade. Phéralion fut libéré mais une lutte s'instaura entre les mutins et les fidèles de l'Amiral. Le campement des Elfes fut ébranlé par une lutte fratricide qui fut stoppée à l'aube, par une attaque des Trolls. Sachant que leur division les condamnaient à la défaite, Phéralion et Dolvengur emmenèrent leurs compagnons loin des combats et laissèrent les trolls massacrer les autres Elfes. Ce fut une épreuve très dure pour les Elfes survivants car ils n'eurent d'autre choix que de se cacher pour donner une chance à leur peuple de connaître la vérité sur le Fléau et sa puissance montante. La vingtaine de survivants se cacha dans les montagnes et évita les patrouilles Trolls des Hinterlands. Mais une nuit ils se retrouvèrent confrontés à une Horde de morts vivants et se retrouvèrent acculés avec une escouade de trolls. Ensemble, les vivants combattirent les morts et Dolvengur se rappellait encore de cette alliance d'une nuit. Les deux troupes s'étaient séparées, elfes et trolls, sans verser leur sang. Arrivés à Quel Thalas, il était déjà trop tard et Arthas avait déjà conquis les puits de lumière. Sylvanas était tombée et la fière cité Elfe n'était que ruines. Le sentiment de puissance des généraux elfes les avait mené à leur perte, et avait causé la mort de bon nombre de ses proches. Les démons avaient ensuite pris le relais et Archimonde avait dévasté les derniers bastions de résistance. Dolvengur avait fui le Nord par bateau et trouvé refuge avec son mentor Phéralion dans le Sud, au large de la fôret des Pins Argentés. Là, ils avaient receuilli leurs proches et attendu l'heure de la vengeance. De là, Dolvengur avait développé une rage vis à vis des Pères Hauts Elfes qui avaient été étouffés par leur arrogance. Cependant, même après que l'annonce du renouveau des Elfes par Kael thas fut arrivé jusqu'à eux. Ils savaient que leur acte de mutinerie ne pourrait rester impunie. Même malgré l'émergeance de cette mutation sociétale et du nouveau nom de leur peuple : les elfes de sang voulaient repartir d'une base saine. Les blessures d'avant guerre n'étaient encore que trop vivaces et il ne fallait sous aucun pretexte que les autorités apprennent l'identité de Dolvengur. Ses derniers souvenir lui revinrent en mémoire. L'elfe de sang avait pris un bateau pour se rendre jusqu'à Orgrimaar. En effet, l'annonce de cette alliance entre les elfes et les peuples de la Horde offrait une possibilité de nouveau départ pour ces exclus comme Dolvengur. Il devait refaire sa vie au sein de cette faction fière et qui ne se fiait pas à une pseudo puissance magique. C'était sa chance mais son bateau avait été attaqué par les forces d'Hurlevent. Dolvengur était passé par dessus bord et il avait donc attérit jusqu'ici. Il fallait partir d'ici au plus vite et sans se faire remarquer. Mais en reprennant ses forces, il allait tenter d'en savoir plus sur ses compagnons naufragés. En espérant qu'ils s'en soient tirés comme lui ... .Les pensées de Dolvengur furent troubliées par une pâle elfe de sang qui lui apportait un bol d'eau ainsi qu'un petit linge pour l'éponger. De le voir ainsi éveillé, elle laissa échaper un petit cri de surprise mais son flegme reprit le dessus. Cette elfe se nommait Sélanir. Elle veillait sur Dolvengur depuis ces derniers jours et nuit et l'avait retrouvé échoué sur les rives ouest de Quel Thalas. Elle lui expliqua qu'elle n'avait retrouvé que lui, ainsi que quelques planches synonymes de naufrage. Ainsi, il était seul. Cependant, il avait toujours l'espoir que ses compagnons d'infortune s'en soient sortis. L'elfe tenta de se lever mais Sélanir l'en empêcha, lui disant qu'il était encore trop tôt pour présumer autant de ses forces. Elle le recoucha malgré lui et quitta la bâtisse en lui annonçant qu'elle allait chercher le responsable du village afin de l'accueillir à sa sortie de coma. Ce n'était pas une bonne chose. En effet, ce responsable pouvait très bien reconnaître Dolvengur et le dénoncer aux autorités. L'elfe était encore trop faible pour se battre mais pouvait au moins se lever. Sa tête lui tournait mais il posa un pied par terre, puis deux. Il se redressa en geignant et sortit au plus vite de la maison en se tenant les côtes et aux murs... . Une fois dehors, Dolvengur se mit à la recherche d'équipement, d'une arme et de quelques frusques afin de se fondre dans la masse. Les elfes de sang étaient très nombreux dans les envirrons et quelques gardes de seconde zone offraient des quêtes aux plus volontaires. En échange de quelques petits travaux, les villageois offrirent à Dolvengur , sous son anonymat, de quoi se vêtir et combattre. Ainsi commença t'il à se remettre de ses blessures. Le maniement de l'épée semblait avoir bien des vertues ! En s'aventurant vers le sud, Dolvengur vit les restes de la cité de Lunargent. La partie Ouest avait été totalement ruinée et dans les décombres, Dolvengur combattit les déshérités, érant parmi les cendres et les débris. Seulement, le peuple elfe était en marche et déjà beaucoup de monde s'affairait dans les environs. C'est alors que Dolvengur fit une rencontre. Un elfe pirate du nom de Denterley. Il semblait très versé dans les chansons de piraterie et les insultes issues des cuites de rhum. Les deux elfes s'entretinrent quelques instants après avoir chatié un nain espion en ces lieux. Dolvengur demanda au pirate si il connaissait un endroit où se cacher, afin d'échapper aux gardes de Luneargent. Le pirate lui indiqua la cabane de "la grosse Kamine", apparement prostituée sur l'autre continent : Kalimdor. Celà tombait à pic car c'est justement là que voulait aller Dolvengur. Il demanda quelques informations encore à Denterley et acheta son silence. Les deux elfes se saluèrent et continuèrent leur chemin. Par la suite, l'elfe fut amené à pénétrer dans la cité de Lunargent. Le côté Est avait été épargné et reconstruit en partie. Ainsi, Dolvengur passa incognito auprès des gardes et s'aventura dans les quartiers de la cité qui grouillaient de monde. Il y rencontra la Maison Cormaline et ses membres fascinants. Cependant, ces elfes étaient pris à partie par les pirates ! De grands Taureaux marchants sur deux pattes réclamaient déjà quelques contributions financières aux elfes. Dolvengur intervint et se rangea du côté de ses frères et soeurs. Les pirates décidèrent de s'installer tranquillement dans l'auberge et Dolvengur cru comprendre que ces "Tauren" comme ils s'appellaient, avaient même des noms : Gorg le Buffle, Saamaana et bien d'autres. Quittant alors la cité, Dolvengur rencontra un elfe, seul, sur un banc. Il semblait désespéré et en recherche d'une aide. L'elfe s'avança vers son congénère et lui demande ce qu'il avait. Cet elfe au nom étrange demanda à Dolvengur si il pouvait récupérer quelques poils auprès de ces Taurens en ville afin de leur donner une bonne leçon. Dolvengur accepta et partit quérir ces poils. Il rejoignit les Taurens à l'auberge et se fit passer pour un serviteur en leur proposant à boire. Les Taurens refusèrent et alors Dolvengur fit mine de se retirer en faisant des révérances jusqu'à terre. Il en profita pour récupérer quelques poils de ces êtres immenses. Seulement il fut repéré ! Sautant du haut de l'escalier, Dolvengur prit la fuite et partit alors se cacher, laissant les pirates partir en monture aux quatre coins de la ville à sa recherche alors qu'il avait trouvé un coin sombre d'où les observer. Calmement, Dolvengur quitta la cité de Luneargent et retrouva l'elfe toujours assis sur son banc. Cet elfe prit les poils et les plaça dans une fiole. D'après lui, ce sort devait provoquer quelques problèmes gastriques à ces Taurens. Les pauvres ... . Cependant, l'elfe voulait donner une leçon à ces Pirates. Il attendit donc qu'ils le trouve et Dolvengur se cacha derrière quelques arbustes. Les pirates arrivèrent pour trouver l'elfe et il troqua sa vie contre une histoire. Les pirates acceptèrent de lui laisser la vie sauve pour cet affront mais seulement si l'histoire en vallait le coup. L'elfe leur expliqua que ce sort qu'il avait jeté grâce à ces poils, ne durait pas plus de quelques heures. C'est alors qu'il jeta la fiole par terre et le sort fut brisé. Il voulait leur montrer que malgré le fait que les elfes semblent faibles par rapport à la musculature Tauren, ils n'en étaient pas moins dangereux par leur ingéniosité et leur savoir. Les Taurens laissèrent alors la vie sauve à l'elfe et retinrent la leçon. Dolvengur de son côté, ccontint ses rires et fut rassuré de voir que l'elfe allait survivre. Il n'aurait pas à intervenir et reprit sa route ...Au fil des jours, Dolvengur reprit des forces. Il avait un objectif précis en tête, rejoindre les terres de Kalimdor pour enfin trouver la paix. Cependant, une rencontre le retint en ces terres : Yvei. Alors qu'il l'avait apperçu dans l'auberge près de la place du Bazar, Dolvengur ne pouvait oublier ce si charmant visage qui lui rappellait le temps de l'insouciance, sa jeunesse auprès de Luneargent avec ses proches, ses amis, sa famille. Depuis quelques jours, il bravait ses interdits et se mettait en danger en entrant dans la cité elfique juste dans l'espoir d'appercevoir cette jeune elfe. Elle semblait être une prodige des arts magiques et sa beauté n'égalait que la douceur de sa voix. C'est alors qu'il buvait son son verre d'Ambroisie des Pérégrins qu'il vit que cette jeune femme cachait une grande tristesse. Lors de ses haltes auprès de la maison Cornaline à Luneargent, elle ne cessait de se morfondre dans des pensées noires et nostalgiques. Cependant, le côté joli coeur de Dolvengur ne pouvait outrepasser sa fascination pour cette femme. Il n'osait pas l'aborder. C'est ce soir, en sortant de l'auberge, qu'il tomba sur une patrouille dotée d'un golem d'arcanite. Dolvengur se mit sur ses gardes mais trop tard pour éviter les ennuis. Le patrouilleur l'avait repéré comme un ennemi du peuple. Les gardes se ruèrent vers lui et la course commença. Dans la nuit berçant les elfes de Luneargent, dans certaines maisons, les orgies commençaient et les cris de délire et d'extase pouvaient s'entendre. En effet, Luneargent sous ses airs de cité d'or et d'argent, vouait un très grand respect des plaisirs charnels et les elfes n'étaient pas en reste. Derrière les voiles pourpres et satinés, les couples s'aimaient et s'enlaçaient. Et sur les toits de ces villes, Dolvengur courait pour échapper à la mort, poursuivi par les gardes. Jusque là, il n'avait suffit que de quelques pirouettes pour passer les toits, mais là, le vide était grand entre la tour du marchand de flèches et le grand batîment de la guilde des mages. Haletant, Dolvengur chercha une alternative, un chemin de secours, une échapatoire à une mort certaine si il était capturé. - Vous ! Ne bougez plus ! Lâchez votre épée et rendez vous ! firent les gardes de la cité, pointant leurs halebardes vers Dolvengur. Jetant un regard derrière lui, l'elfe ne vit que le gouffre qui le séparait de la liberté. Mais peut être était il arrivé au bout du chemin. Comme pour cette elfe qu'il observait tous les soirs, il n'y avait plus d'avenir. Peut être devait il payer de sa vie pour ses choix, pour s'être engagé auprès des croisés, après avoir failli à sa mission de protection envers son peuple. - Non ! hurla un garde en tendant un bras pour retenir Dolvengur. Le vent caraissait ses longs cheveux roux. Finalement, se jeter dans le vide n'était pas si dur que celà. Repenssant à son passé, Dolvengur ferma ses yeux pour ne pas pleurer et se laissa emporter mais.... quelque chose n'allait pas. Il ne tombait pas , c'était une bourrasque qui lui faisait ressentir le froid de l'air remontant entre les bâtisses. Il rouvrit les yeux et s'apperçut qu'il était dans une position étrange, à 45° au dessus du vide. Quelque chose le retenait au col de son paletot. Il sentit une étreinte macabre le saisir et qui le fit se retourner brusquement. Là il vit deux yeux luisants d'un vert inquiétant se fixer sur lui, une chevelure à demi tombante et qui laissait suggérer une blondeur d'antant. Son visage était ... cadavérique et terrifiant. Il avait face à lui un Réprouvé ! Les gardes s'étaient mis en position offensive et des renforts apparement arrivaient derrière eux. Le mort dévisagea Dolvengur qui esquissa une moue de dégoût devant la chair purulente de son "sauveur". Cependant, la dague une fois sortie du fourreau du mort vivant ne put que présager une mort plus douloureuse. A sa grande surprise, le réprouvé lâcha Dolvengur sur le toit du batiment et se retourna face aux gardes, prêt à attaquer. - "Que voulez vous à cet elfe, gardes ?" fit le mort. - "C'est un ennemi de notre cité Réprouvé ! Ceci ne vous regarde en rien ! Je vous ordonne de le laisser et de vous retirer." ordonna d'un ton fier l'officier en charge de la traque. Le réprouvé lança un regard vers Dolvengur et lu dans ses yeux. Il n'y avait que de la crainte, de la peur, de la honte mais pas de mauvais sentiments. Il posa sa main décharnée sur l'elfe et les gardes saisirent plus fermement leurs armes. Levant l'elfe à son niveau, il laissa échapper un petit rictus et lui dit : - "Pourquoi pas après tout ..." - "Pardon ? De quoi parlez vous ?" demanda Dolvengur avec inquiétude - "Ne t'en fais pas je vais te sortir de là" répondit le réprouvé en donnant un violent coup de coude à l'efe et en le mettant sur son épaule alors qu'il recherchait son souffle. - Halte ! Arrêtez vous ! firent les gardes. Cependant, le réprouvé était déjà lancé et ses dagues virevoltaient entre ses adversaires, protégeant l'elfe des coups. Le réprouvé se fraya un chemin à travers les deux gardes en armure et s'arrêta à quelques mètres des renforts qui venaient juste d'atteindre le toit. Ils se retrouvaient à présent cernés par les gardes. - "Mais que faites vous ? Laissez moi et fuyez !" fit Dolvengur d'une voix entrecoupée de pincements de douleur. - "L'immortalité mon cher Elfe de sang, il faut la mériter" répondit le mort vivant en se lançant dans un frénétique sprint vers le bord du batiment. Dolvengur se doutait de ce qu'allait faire le mort et ne put contenir un hurlement. Le réprouvé se fraya à nouveau un chemin entre les deux gardes et, à sa vitesse maximale , sauta au dessus du gouffre.... pour réattérir de l'autre côté, laissant les gardes bredouilles. Le mort posa alors l'elfe à terre et lui tendit la main. - "Je me nomme Perphélios Coeurargent, puissent les Ryns bénir notre rencontre Elfe de Sang" - "P.... Perphélios ? ... Euh.... Oui pardonnez moi, je suis Dolvengur. Je vous dois la vie Réprouvé." répondit l'elfe encore sous le choc et en empoignant la froide main de Perphélios. Se relevant et se dépoussiérant, il vit que Perphélios lui souriait. Inspectant ses membres et refaisant quelque peu sa coupe de cheveux, Dolvengur déclara à son compagnon. - "Je suis touché que vous m'ayez aidé à m'échapper de ces gardes Perphélios mais je me demande ce que vous fasiez sur ce toit. N'etes vous pas un de ces voyeurs qui hantent les rues de Luneargent à la recherche de quelque spectacle peu chaste ?" Perphélios éclata alors de rire et vit que l'humour de Dolvengur n'était pas sans être d'un certain style qu'il appréciait. - "Un jour Dolvengur je vous parlerai de la libido des Réprouvés, vous verrez que le sujet est court, sans intérêt et avec peu de frasques." - "C'est fort dommage Réprouvé, mais heureusement que vous étiez là. Que puis je faire pour vous en échange ?" Perphélios tendit un tabard à Dolvengur et enfila le sien. Et alors que ces deux êtres enfilaient ces tissus représentant deux marteaux entrecroisés, Perphélios ajouta : - "Bienvenue au Bataillon Céon". Quelques jours après son intégration au Bataillon, Dolvengur savait qu'il était temps à présent de retrouver sa place en ce monde. Son peuple avait souffert et sa cité balafrée exhibait ses entrailles, ruines protubérantes sortant de la poussière et des carcasses d'engins de siège du Fléau. Arthas paierait très cher cet outrage. Mais .... à bien y réfléchir.... qui était il pour oser réclamer vengence ? Lui qui n'avait fait que se mutiner, puis fuir pour échapper à la mort après sa traversée des Hinterlands. Dolvengur avait du mal à être à l'aise à Lune d'argent. Perphélios avait réussi à lui accorder un laisser passer et avait négocié avec le Régent afin de laisser Dolvengur libre. Il n'avait pas voulu comparaître face au Régent, remplaçant Kaël'thas Haut-soleil, ainsi qu'à tous les généraux Elfes. Accusé de trahison, il risquait la mort et avait bien pensé à fuir vers Cabestan, cette échapatoire que lui avait conseillé ce pirate peu après son naufrage sur la côte Nord. Mais Perphélios savait être convaincant. Le réprouvé lui avait demandé d'affronter ses actes, de les assumer, pour mieux rebâtir autour de lui. Une sorte de nouveau départ que l'ancien scribe, lui, n'avait atteint que par la mort. Dolvengur sentait que ce roublard de Perphélios, avait des connaissances bien placées, chez les Orcs et la cité de Fossoyeuse, qui d'après lui se trouvait sous les ruines de Lordaeron. Ainsi Dolvengur avait été jugé par ses pairs, et condamné et servir les intérêts de la Horde associée à Lune d'argent. Le Bataillon serait donc son carcan, car il ne pouvait être réintégré parmi les troupes Elfiques. A la fois banni et mis en surveillance au sein du Bataillon. C'était sa chance donc, une sorte de mise à l'épreuve. Cela aurait pu être bien pire. Mais il sentait que le pardon de ses actes n'était pas obtenu, les soldats de Lune d'argent le surveillaient de près quand il rentrait dans les murs de cette capitale. Mais il y faisait abstraction, en se concentrant sur ce qu'il pouvait apporter aux siens, et à ses nouveaux compagnons du Bataillon. Tout d'abord, il fut hébergé chez un vieil ami, maître des écuries du Sud de Lune d'argent. Grâce à cet ami, muet de naissance, il put dormir au chaud et reprendre des forces. Perphélios venait lui rendre visite de temps à autres et celui ci lui enseigna un grand savoir. Il nommait cela : la Conscience Rynique. Le vieux réprouvé avait accumulé un savoir intarissable et se perdait parfois dans ses conversations sans fin, semblant parler pour lui même devant son exaltation envers ceux qu'il appellait les Ryns. Ces êtres semblaient avoir une grande importance pour l'avenir de ce monde et la philosophie qu'ils enseignaient permettait de mieux entrevoir le sens profond de l'Existance, la place de chacun dans ce monde. Peu à peu, le savoir de Perphélios se distilla dans l'esprit de l'Elfe, qui reprit également des forces .... spirituelles. Dolvengur était de nouveau prêt à reprendre en main son destin. Il prit sa première mission qui s'avéra être également une étape importante pour lui : les Trolls sauvages du sud devaient être contenus et leurs exactions stopées. Ainsi, Dolvengur se retrouva à combattre ses vieux ennemis Trolls. Mais c'était différent à présent. Il n'avait plus le même aplomb, la même froideur à les combattre. Ils les observaient et voyait en eux la place qu'ils avaient eu aussi en ce monde. Ni pitié ni haine, mais il devait agir pour protéger les siens, et eux agissaient pour la même raison. La guerre était elle toujours un tel suplice ? Infliger à l'autre une blessure pire que celle recue ? Seul le destin devait décider du vainqueur et en attendant, Dolvengur avait son rôle à jouer, dans ce camp. Peu à peu ses gestes revinrent et ils trouva dans le camp troll une nouvelle vigueur, ainsi qu'un nouvel équipement ! Lorsqu'il eut réussi sa mission, il retourna auprès de Lune d'argent et on lui remit sans ménagement un équipement supplémentaire.
|